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Dimanche 11 octobre 2020 – célébration en mémoire de Maddy ROCHE

Oct 17, 20
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28e Dimanche du Temps Ordinaire

Messe présidée par Yvon Lemince,  en la chapelle de la Visitation Sainte Marie, 110 rue de Vaugirard

Textes du dimanche  (cliquer pour voir les textes bibliques de ce dimanche)

Mot d’accueil

Dès la première lecture, les quatre textes de ce dimanche nous font du bien : ils parlent de fêter ensemble, des repas savoureux et copieux, d’un hôte plein de sollicitude qui essuie nos larmes, pasteur rassurant sur les chemins difficiles, d’un Dieu qui comblera nos besoins magnifiquement dans la lettre de Paul. Et dans l’évangile, d’un roi qui invite au festin des noces de son fils. Ces quatre textes réjouissants nous les lirons ce dimanche où nous voulons nous souvenir de notre chère amie Maddy Roche.

 C’est une heureuse coïncidence. Car Maddy était un être joyeux, elle avait le sens du contact et son contact nous faisait du bien. J’ai recueilli quelques mots des messages reçus quand nous avons annoncé son décès.

 La vivacité de Maddy faisait dire à son amie Marie Michèle Grolleron que Maddy était du champagne, aussi pétillante qu’une coupe de champagne.

D’autres se souviennent de son rire, et même de ses fous rires dont elle était capable d’entrainer les participants de l’équipe de la passerelle où elle a consacré une grande partie de son temps et de son énergie à l’animation de cette vitrine de la chapelle sur l’esplanade de la gare Montparnasse. Maddy a toujours gardé une possibilité d’enthousiasme.  A l’image de son corps gracile et souple, son esprit a conservé jusqu’à la fin une souplesse exceptionnelle dans l’ouverture aux idées nouvelles.

Mais revenons à l’évangile, pour moi, Maddy reste une femme d’espérance, l’invitée que le roi de la parabole aurait voulu avoir à la table du festin.

Rentrons donc dans cette célébration en ouvrant nous cœurs à la Parole qui nous invite à participer pleinement à la fête de la vie comme Maddy l’a fait.

PRIÈRE UNIVERSELLE

R/ Rassemblés devant toi parmi cette humanité, nous portons vers Toi nos détresses et nos joies !

En venant célébrer l’eucharistie, nous venons aux noces préparées par le père de la parabole. « Tous invités » nous dit Isaïe.

 – Pensons à ceux qui ne pourraient se joindre au festin : aux malades en général et aujourd’hui particulièrement aux malades victimes de la Covid 19, eux, leurs familles et le personnel qui les soigne. Nous te prions.

– A la table des noces où tu nous invites, nous te confions ceux qui souffrent déjà des retombées économiques de la pandémie, ceux qui ont peur de perdre leur travail et d’être précipités dans la précarité. Que le Seigneur essuie leurs larmes comme le prophète promet. Nous te prions. 

– A la table des noces où tu nous rassembles, nous te recommandons notre communauté. Eveille en elle le désir de participer au bon vivre ensemble communautaire en hommes et femmes d’espérance. Nous te prions.

Témoignage

J’ai vu fréquemment Maddy Roche pendant 11 ans, dans le cadre du groupe de lecture figurative des textes bibliques animé par Marie-Michèle Grolleron. Nous nous réunissions une fois par mois autour d’un programme de lecture défini pour l’année par Marie-Michèle et dînions ensemble avec les victuailles apportées par chacun.

Maddy contribuait de façon originale à cette lecture en commun en ouvrant souvent une perspective imprévue fondée sur son expérience personnelle. Je me souviens en particulier de ses éclairages sur les questions de fratries qui tiennent une place significative dans le Premier testament. Elle en savait quelque chose, elle qui avait de nombreuses sœurs et un unique frère.

Après la dissolution du groupe en 2014, j’ai revu Maddy rue Tessier où, avec son élégance de Lyonnaise aimant les beaux foulards en soie, elle s’impliquait dans la vie collective de cette maison de retraite gérée par la fondation Lejeune. Son indépendance d’esprit et sa douce fermeté donnaient du fil à retordre à ses responsables.

Bien que féministe, Maddy n’a coupé la tête d’aucun Holopherne. Mais, quand je pense à elle, me vient à l’esprit le livre de Judith que nous avions lu ensemble. En particulier le verset 7 du chapitre 8 : « Judith était très belle et d’aspect charmant ». Notre Maddy aussi…

Bernard Boët, Paris, le 2 octobre 2020.

Samedi 19 septembre 2020 – Célébration en mémoire de Guy Lafon

Oct 10, 20
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Messe célébrée en l’église Saint-Marcel, Paris XIIIe

Textes du dimanche  (cliquer pour voir les textes bibliques de ce dimanche)

Homélie

Le semeur sortit pour semer

Ce jour-là, Jésus était sorti de la maison, et il était assis au bord de la mer. Auprès de lui se rassemblèrent des foules si grandes qu’il monta dans une barque où il s’assit ; toute la foule se tenait sur le rivage. Il leur dit beaucoup de choses en paraboles : « Voici que le semeur sortit pour semer. Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger. D’autres sont tombés sur le sol pierreux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre ; ils ont levé aussitôt, parce que la terre était peu profonde. Le soleil s’étant levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché. D’autres sont tombés dans les ronces ; les ronces ont poussé et les ont étouffés. D’autres sont tombés dans la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! (Mt 13, 1-9)

            Une homélie se doit de commenter l’évangile du jour. Je ne dérogerai pas à cette règle, mais, dans les circonstances présentes, ce commentaire de l’Evangile sera aussi une évocation immédiate de ce que fut la vie de Guy Lafon : une vie toute entière habitée par une lecture assidue des Evangiles et par un partage des fruits que cette lecture à fait mûrir en lui. Guy, en effet, nous apparaît comme une remarquable illustration et mise en œuvre de l’Evangile d’aujourd’hui. Cet évangile est une parabole de la vie de Guy.

            Arrêtons-nous tout d’abord au texte. Dans ce texte, il y a deux récits. Un récit premier qui parle d’un moment de la vie de Jésus : « En ce jour-là, Jésus sortit de la maison ». Et puis, il y a un second récit énoncé par Jésus lui-même : «Le semeur sortit pour semer ». Deux récits de sortie donc qui s’emboitent et sont comme le miroir l’un de l’autre.  Jésus sort et le semeur sort. Et leurs comportements se ressemblent. Tous deux répandent beaucoup. Jésus dit beaucoup de choses en paraboles aux foules, sans acception des personnes. De même, le semeur laisse tomber beaucoup de grains sur tous les terrains – pierraille, ronces ou terre profonde. La parole et le grain sont  donnés à tous, à profusion. Nul n’est exclu.

            Les paroles comme les semences sont des promesses de fruits à venir à condition d’être accueillies, entendues. Dans les deux récits, on a affaire à un processus de semailles, d’accueil de la semence, de la germination et enfin de fructification. Dans les oreilles, tout d’abord.  « Que celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ». « A bon entendeur, le salut ! » Dans la terre, ensuite, qui accueille la semence. Le grain reçoit de la terre de quoi grandir jusqu’à la fructification. La germination est le fruit d’une alliance, d’une rencontre hospitalière ici de la parole et des oreilles, là du grain et de la terre.

            Et c’est un avènement de vie comme dans la Genèse lorsque Dieu vient à la rencontre de la terre pour qu’advienne l’humain. C’est la même histoire. L’histoire d’un don fait sans compter. Sans discrimination, sans réserve, sans calcul. A recevoir ou à laisser. L’enjeu est l’avènement de l’humain vivant par l’évènement d’une parole qui germe et qui grandit dans le cœur de l’humain. Les fruits sont surabondants et peuvent être distribués généreusement au bénéfice de tous, y compris des sols arides.

            Écoutons ce que Guy dit lui-même de ce passage d’évangile. Nous y retrouvons les thèmes et les termes majeurs de sa pensée : le don, le don en retour, l’appel et la réponse qui en est le fruit, la conversation, l’entretien qui en est le creuset.  Voici ce qu’il dit :

            La vie nous a été donnée et nous n’y sommes pour rien. Le semeur disperse librement son grain, partout. (…) Le don que nous accueillons est un appel. Celui que nous retournons est une réponse. L’étonnant en tout cela est que cette réponse soit un fruit. (…) Le fruit (…) devient actuel du fait du sol qui le reçoit. Car il s’agit bien toujours d’une conversation, d’un entretien qui n’en finit pas. Celui qui a des oreilles, qu’il entende[1].

            L’évangile de ce jour, disais-je, est une parabole de la vie de Guy. Je voudrais l’évoquer de trois façons, par trois biais, tout en sachant que mes propos seront bien limités et qu’il y aurait encore bien d’autres choses à dire encore.

            Jésus est sorti. Le semeur est sorti. Guy aussi est sorti. Il est venu au monde. Il est sorti de sa maison, de son lieu natal, il est sorti pour s’adresser à tous et toutes, sans distinction, dans l’espace public J’ai toujours été frappé par le fait que Guy, lorsqu’il parlait de la foi chrétienne en théologien, s’adressait, en fait, toujours à l’homme, à l’être humain de toutes convictions. Son interlocuteur, c’est l’autre quel qu’il soit ; l’autre capable d’écoute et de dialogue. Pour lui, penser le christianisme, c’était le rendre possible, crédible et désirable par tout un chacun. D’une culture encyclopédique, il ne faisait pas état, comme un mauvais érudit ; iI a toujours gardé un rapport premier à l’humain. Il avait en lui, comme théologien, cette fibre philosophique qui le mettait en conversation étroite, avec les chercheurs, les penseurs de son temps,  comme Jacques Derrida, Michel Serres et bien d’autres encore, avec des poètes aussi comme Jean Grosjean ou Julien Gracq. Nourrie à diverses sources, sa parole tombait, comme dans la parabole, sur tous les terrains sans les filtrer, sans préjugé, sachant que tout sujet humain, « mon » semblable, est capable d’écoute et de réponse. Guy considérait les Écritures et singulièrement les évangiles comme un lieu commun, un lieu que tous et toutes peuvent fréquenter, un lieu inspirant, qui donne à penser ; un terrain de rencontre, une table ouverte, hospitalière où l’on peut partager, s’entretenir et se nourrir. L’évangile, en effet, est commun ; il appartient à tous comme Dieu lui-même est commun, pour reprendre le titre d’un de ses livres[2]. Dieu est le Dieu de tous et pour tous ; il est le Dieu dont on parle même si on n’y croit pas, un Dieu qui n’est enfermé dans aucune chapelle, lui-même constamment en sortie. Guy, un homme en sortie également, un homme de parole et d’entretien avec quiconque.

            La parabole du semeur décrit un processus : les semailles, l’accueil de la semence et la fructification. Guy était très sensible au processus, au mouvement en différentes étapes qui s’articulent entre elles et donnent du fruit. Ainsi, lors d’une session récente, il analysait une prière de la liturgie d’ordination prononcée par l’évêque pour l’ordinand : « Seigneur, en méditant jour et nuit Ta loi, que ce qu’il aura lu, il le croie ; que ce qu’il aura cru, il l’enseigne ; que ce qu’il aura enseigné, il l’imite » (entendons : qu’il le mette en pratique). Guy était sensible à cette dynamique de la vie, au mouvement dans lequel on entre, aux traversées auxquelles on se prête. Il avait traduit pour lui et pour nous, de façon poétique, cette prière venue de la liturgie : « De ton livre, fais de la foi. De ta foi, fais une parole. De ta parole, fais de l’amour, comme du blé on fait du pain ».

Du livre à l’amour, ce fut sa trajectoire.  Aussi la lecture n’était-elle pas pour lui seulement un exercice, même si elle en était bien un, mais, davantage, un entraînement à l’écoute, à l’accueil de la fécondité du don qui vient du Tout Autre, et conduit à tout autre. Sa pensée était indissociable pour lui d’une manière d’être en humanité, sans cesse renouvelée par ces fruits que sont la foi, l’espérance et l’amour. Paul nous rappelle que des trois, l’amour est le plus grand. Il est en tout cas le terme, ce dont croire et espérer ne peuvent en aucun cas, par quelque accident, nous détourner. Pour Guy, cet amour s’est inscrit de multiples façons dans son existence : bien sûr dans sa passion pour son ministère, à l’accueil en paroisse (successivement à Notre-Dame, ici, à Saint-Marcel, mais également à la chapelle St-Bernard-de-Montparnasse et à St-Jean-des-deux-Moulins). Son amour s’exprimait aussi dans l’intensité avec laquelle il préparait et habitait sa prédication, comme la préparation de toutes les liturgies en général. Combien parmi nous, pour qui il a célébré mariages, baptêmes, obsèques, se sont sentis, dès les premiers mots de son homélie, saisis par l’humanité, l’humilité et la radicalité de l’invitation à la foi que Guy nous proposait. Son amour enfin s’est exprimé dans l’accompagnement spirituel en général, et dans celui des personnes malades, notamment, durant les deux premières décennies de l’épidémie du SIDA.

            Sa vie d’auteur, d’enseignant, de pasteur, d’ami, a été une vie féconde. Il a donné abondamment, généreusement, avec prodigalité, et, sans nul doute, son œuvre est-elle en attente de nouveaux fruits. Ses écrits, son enseignement comme sa vie elle-même constituent une page de ce qu’on peut appeler le cinquième évangile : l’évangile que les chrétiens, lisant les quatre premiers, écrivent de leur main et dans leur chair. Comme le dit l’exégète Alain Marchadour, «  La lecture de la Bible, depuis 20 siècles, n’est rien d’autre que cette tension difficile mais féconde entre un livre écrit une fois pour toutes et des communautés produisant à leur tour leur cinquième évangile. […] Quand un livre n’est plus lu, il meurt. Tant que des hommes et des femmes continueront de lire la Bible pour essayer d’ajouter leur propre page, l’Écriture restera le Livre de la Vie[3] »

            Guy est une page de ce cinquième évangile. Ce que saint Paul écrit aux Corinthiens peut lui être appliqué : « Vous êtes manifestement une lettre du Christ rédigée par nos soins, écrite non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur vos cœurs » (2 Co, 3, 3). Qu’il en soit remercié. Et que Dieu soit loué.

André Fossion s.j

andre.fossion@lumenvitae.be

[1]             La Table de l’Evangile. https://lafon.guy.free.fr/

[2]             Le Dieu commun, Seuil, Paris, 1982.

[3]             Alain MARCHADOUR, Un évangile à découvrir. Coll. Croire et comprendre, Le Centurion, Paris, 1978, p.164.

PRIÈRE UNIVERSELLE

R/ Accueille au creux de tes mains la prière de tes enfants

« Libera caritate – avec la libéralité de l’amour ». Guy aimait cette antienne de la fête de son saint patron, qu’il avait faite sienne. Plus qu’une devise, cette prière était comme une règle de vie et une source d’inspiration pour lui, en appelant sans répit le cœur aimant à l’abondance et à la générosité. Ce qui reste de Guy n’est pas dans des souvenirs que notre mémoire garderait comme en un tombeau : puisque Guy est vivant en Christ, fais-nous passer, Seigneur, chaque jour, de la mort à la vie, en aimant nos frères et sœurs, comme lui-même a su le faire si généreusement.

Nous te prions, Seigneur, pour tous les amis de Guy qui sont dans la peine, pour ceux qui n’ont pas pu être présents, et pour nous tous qui avons eu la chance de le rencontrer et partager avec lui des moments lumineux de joie, d’espérance et de recherche. Que la route que nous avons partagée avec lui se poursuive avec courage sur le chemin de la Vie.

Guy a connu à la fin de sa vie la maladie et la souffrance. Nous te prions, Seigneur, pour lui et pour tous ceux qui sont éprouvés, dans leur corps et dans leur cœur.

Nous te prions aussi pour tous les soignants qui l’ont accompagné et qui accompagnent tous ceux qui souffrent, ici ou ailleurs, de la maladie et de la guerre.

Nous te prions, Seigneur, pour l’Eglise que Guy a servie et aimée. Il n’en ignorait ni les faiblesses ni le péché, mais par sa vie de prêtre, il a témoigné que c’est aussi par elle que se manifeste le Dieu commun ; qu’avec elle, nous pouvons nous risquer à Croire, Espérer, Aimer ; et à rencontrer l’Autre Roi. Aide les croyants à faire de cette Eglise le lieu où chacun se sent accueilli, à la Table de l’Evangile.

Hommage à Guy Lafon, chapelain de Saint-Bernard de 1994 à 1997

Sep 04, 20
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Le père Guy Lafon est décédé le jeudi 16 avril 2020, à l’âge de 90 ans, en la 59e année de son sacerdoce

Il a été inhumé au cimetière de Clamart (92) dans l’intimité, après un temps de recueillement guidé par le père Marc Dumoulin, ce mardi 21 avril à 11h.

Né à Paris le 5 novembre 1930, universitaire (ENS Ulm 1952, agrégé de lettres classiques en 1955), il est ordonné prêtre pour le diocèse de Paris en 1961, par son maître au petit séminaire de Conflans (94) et ami, le futur cardinal Pierre Veuillot. Théologien, il a accompagné et formé des générations d’étudiants, d’abord comme professeur au séminaire d’Issy-les-Moulineaux (92) de 1965 à 1968, puis comme professeur de théologie dogmatique à l’Institut catholique de Paris, entre 1968 et 1996. Il a aussi été l’aumônier de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm (5e) de 1965 à 1979.

Après 1979, Guy Lafon a exercé différents ministères en paroisse : comme vicaire à Saint-Marcel (13e) de 1981 à 1988, comme chapelain à Saint-Bernard de Montparnasse (15e) de 1994 à 1997, où il a encouragé la communauté à « élargir l’espace de sa tente. » A nouveau à Saint-Marcel (13e) de 1998 à 2004, comme curé, et enfin comme vicaire à Saint-Jean-des-Deux-Moulins (13e) de 2004 à 2016.

De 1981 à 1996 il renoue avec l’enseignement, en classes préparatoires. Le père Guy Lafon entre à la maison Marie-Thérèse au printemps 2019.

Sa passion pour la Bible et l’annonce de la foi l’avait conduit à ouvrir une école de lecture, « la Table de l’Évangile ». De 1994 à 2013, ces ateliers de lecture reprenaient et rendaient accessibles au plus grand nombre les fruits de ses recherches et enseignements en matière de christologie, anthropologie théologale et sciences du langage. Il a publié de nombreux ouvrages, qui ont en commun d’explorer les conditions de possibilité de la foi dans la société contemporaine, en ouvrant à une relation sereine avec l’épistémologie et les exigences du temps présent. Son humanité simple et si généreuse, son intelligence des relations humaines et de la foi ont fait de lui un accompagnateur apprécié, un prédicateur hors pair, un auteur inspirant, et un ami précieux.

Hommage à Guy Lafon

 

De François WEISER

plusieurs messages et textes me sont parvenus aujourd’hui, qui s’adressent à vous toutes et tous.

Le texte prononcé par Marc lors de la mise en terre du corps de Guy

Chers Amis de Guy,

Le chemin d’Emmaüs, c’était le chemin du désespoir. On les imagine bien, ces deux hommes, traînant les pieds sur la route. Ils venaient de vivre un des pires jours de leur vie ! Ce Jésus en qui ils espéraient, il devait libérer Israël, ils avaient espéré qu’il mettrait dehors les Romains. Et voilà que l’espérance s’est effondrée. Le libérateur est mort. Déçus ! Il n’y a plus rien à attendre de Jésus ni de Jérusalem. Ils tournent le dos à la Ville Sainte et rentrent chez eux, en ressassant leur détresse. C’est alors qu’une présence les rejoint sur la route. Ils disent leur dépit à l’étranger. Ils se livrent et lui confient leur peine et leur tristesse. Ils lui racontent les événements que cet étranger feint d’ignorer. Ils sont tellement au fond du trou qu’ils ne comprennent pas ce que dit cet homme. Ils écoutent poliment, comme on écoute quelque chose qui ne nous concerne pas. Même ce qu’ont raconté les femmes n’a pas entamé leur désespoir. Ils les ont laissé dire, comme ils laissent dire celui qui leur explique les événements. Il n’y a plus rien à comprendre ni à espérer. Qui oserait dire que le départ d’un ami comme Guy ne nous laisse pas dans la même tristesse ? Mais, chers Amis, retournons à Emmaüs, à la porte de l’auberge, et faisons nôtre la prière des pèlerins : Reste avec nous ! Une prière difficile en des jours de tristesse, parce que ce sont des mots de confiance. Une prière de pauvre. On la fait dans la peine, mais n’est-ce pas la seule vraie prière, la prière du pauvre ? Comme l’aventure d’Emmaüs aurait été triste si elle s’était terminée à la porte de l’auberge! Pour les pèlerins comme pour nous, reste le signe de la présence et du partage, on vient de l’entendre, Ils le reconnurent. C’est toujours fragile, un signe, mais ça parle sans doute mieux que de beaux discours. Oui, il nous reste la présence mystérieuse de Celui qui vient nous rejoindre, nous ouvrir les Écritures et nous dire, lui le Ressuscité de Pâques, que nous ne sommes pas voués à croupir dans un tombeau, mais qu’il est avec nous, qu’il réconforte nos cœurs meurtris et nous rend l’espérance. Il nous reste la Présence réelle, comme on dit. Leurs yeux s’ouvrirent quand Il rompit le pain. Alors confions Guy à la présence du ressuscité, qu’il l’accueille dans sa paix et son amour.

Amen

Un message de fr. Alois de Taizé

Avec mes frères, nous avons été touchés de recevoir par plusieurs personnes la nouvelle du rappel à Dieu du Père Guy Lafon. Encore tout récemment, il avait dit à certains d’entre vous combien il était proche spirituellement de notre communauté. Nous avons certains de ses livres à Taizé et nous savons toute sa contribution, comme théologien et comme enseignant, à la mise en pratique des enseignements de Vatican II dans l’Église des dernières décennies. En sa mémoire, j’aimerais dire cette prière pascale : Jésus le Christ, tu as vaincu la mort et tu es mystérieusement présent auprès de chacun de nous. Tu nous préserves du découragement et tu nous emplis d’espérance. Ainsi, même avec une foi toute petite, nous oserons le dire par notre vie : « Le Christ est ressuscité ». Bien fraternellement, en communion
fr. Alois Communauté de Taizé Secrétariat F-71250 Taizé +33 3 85 50 30 30 (standard)

secretariat@taize.fr • www.taize.fr

La lettre d’hommage à Guy diffusée par André Fossion pour Lumen Vitae online, en Belgique et dans le monde francophone.

C’est aujourd’hui même qu’est célébrée, par ses proches, dans l’intimité, une Eucharistie autour de Guy Lafon, prêtre, et théologien, décédé le 16 avril dernier à l’âge de 89 ans à la suite d’une infection au Covid 19. Son corps sera déposé au cimetière de Clamart. Nous voudrions ici nous joindre profondément à l’hommage qui lui est rendu et à la prière d’action de grâce qui sera prononcée pour ce qu’il a été, pour sa personne si affable autant que pour son œuvre d’une exceptionnelle hauteur. Nous associons en particulier à cet hommage de nombreux enseignants du cours de religion en Belgique qui ont pu bénéficier, durant les années 70 et 80, de ses cours ou sessions de formation tant à l’Université Catholique de Louvain qu’à l’Université de Namur. Tout en restant engagé dans la pastorale paroissiale, Guy Lafon a enseigné la théologie dogmatique à l’Institut Catholique de Paris. Théologien nourri par la philosophie et les sciences humaines, il est auteur de nombreux ouvrages centrés sur la communication, l’alliance et l’entretien. Il s’est montré, également, comme en témoignent ses écrits, un admirable lecteur de textes évangéliques. Sous sa plume, des textes évangéliques, mille fois lus, prennent, de manière inattendue, une saveur renouvelée.

Voici quelques indications pratiques pour entrer dans son œuvre et la connaître davantage ;

-Guy Lafon, sa vie et sa bibliographie sur Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_Lafon

-La théologie selon Guy Lafon. article de Mari Jose Osredkar, dans la Nouvelle Revue Théologique, 2007, n°3,

-La vérité au risque de la parole et de la foi – autour de l’œuvre de Guy Lafon. Entretien sur KTO.

-Guy Lafon, Penser le christianisme

-Guy Lafon. La table de l’Évangile. 300 lectures bibliques. CDRom. Editions de la Nouvelle Alliance.

-Chemins de liberté. Mélanges en l’honneur de Guy Lafon, Éditions de la Nouvelle Alliance, 2011.

Par ailleurs vous trouverez, sans login ni mot de passe, dans les « Nouveautés du mois » du site Lumen online (https://www.lumenonline.net/index.php) une lecture par Guy Lafon du récit évangélique de la rencontre de Jésus et des disciples d’Emmaüs, extraite de La Table de l’Evangile. Ce récit évangélique sera celui de la liturgie de dimanche prochain, 26 avril.

–           Un poème de Rilke auquel Michèle a pensé pour ce jour

Tous mes adieux sont faits.

Tant de départs m’ont lentement formé dès mon enfance.

Mais je reviens encore, je recommence, ce franc retour libère mon regard.

Ce qui me reste, c’est de le remplir, et ma joie toujours impénitente

d’avoir aimé des choses ressemblantes à ces absences qui nous font agir.

  • et un autre d’Yvon Le Men adressé par Christian

Il faut du silence aux mots pour ne pas rayer le chagrin

il faut du silence autour des morts pour entendre leur vie

DeThierry de Rochegonde :

En commençant à transcrire par écrit cet entretien du 13 février que j’avais enregistré, j’ai redécouvert ces vers de Péguy que Guy m’avait récité de mémoire alors que nous évoquions les relations Péguy/ Bergson (j’avais oublié ce beau moment!) :

« Ce qui depuis ce jour est devenu la mort
N’était qu’un naturel et tranquille départ.
Le bonheur écrasait l’homme de toute part.
Le jour de s’en aller était comme un beau port.
 »

EVANGILE ET ACTUALITE Echos de la séance du 29 février 2020

Sep 02, 20
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Echos de la séance du 29 février 2020 (cliquer sur un des titres suivants) :

Introduction

Au fil des contributions

Visages

Deuxième temps de la rencontre

Rappel sur le “Parcours Évangile et actualité”

Il se déroule sur  5 samedis matin

4 boulevard Edgar Quinet, 75014 Paris

de 9h à 13 h 30,
16 novembre 2019, 11 janvier 2020,
29 février, 28 mars 2020, 16 mai 2020.

Vous découvrirez que ce travail, soutenu par un court temps de célébration, nous conduit à un autre regard sur l’actualité d’aujourd’hui et donc sur nos frères les hommes.
Deux minutes d’intervention par personne, permettant à chacun d’exposer le fruit de sa recherche mettant en lien

  • un verset de l’évangile étudié, cette année Luc,

  • la «clé de lecture» choisie, cette année (se) libérer,

  • et le fait d’actualité que vous aurez retenu.

Au deuxième temps, un intervenant invité, avec lequel on peut ensuite échanger, éclaire un angle de la clé de lecture, à la lumière de son expérience.
La matinée se termine par un repas convivial, sorti du sac, au cours duquel les échanges se poursuivent.

Pour nous contacter :
– par mail :
chapelle-st-bernard@wanadoo.fr (objet : Evangile-actualité)
ou therese.masson@sfr.fr, ou marie-helene.peyrache@wanadoo.fr
– par téléphone (Thérèse Masson) : 06 12 93 49 92 ou 01 48 89 36 29
ou (M-Hélène Peyrache) : 01 47 07 21 73 ou 06 88 73 92 93

Message à l’occasion de la Pentecôte 2020

Juin 04, 20
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Bonjour à toutes et tous.

Tout d’abord  souhaitons que chacun et chacune ait  surmonté sans gravité les perturbations  amenées par la pandémie.

Après la Pentecôte le calendrier liturgique repart dans le « le temps ordinaire ».
Cette année les chrétiens, accompagnés par le coronavirus, ont vécu le Carême et Pâques dans le confinement.
Avec la fermeture des lieux de culte pour les célébrations nous avons vécu à Paris la situation que connaissent de nombreux chrétiens en France surtout à la campagne depuis des années : église fermée sans célébration hebdomadaire.

Depuis deux ans la Communauté de St. Bernard a affronté cette situation et réussit à maintenir un partage eucharistique mensuel.
Restreints dans nos déplacements durant le confinement nous avons peut-être eu la latitude d’éclaircir notre vision sur la vie d’une communauté chrétienne pour l’annonce de l’Evangile aujourd’hui, notre demande dans le partage eucharistique, nos désirs de responsabilités et d’animation pour tous les baptisés clercs/laïcs… et nous avons observé le comportement des diverses communautés ou paroisses et de leurs pasteurs.
Espérer le retour d’une « pratique ordinaire » serait une erreur. Inspirés par le souffle de l’Esprit comme après la Pentecôte les premiers chrétiens, parlant toutes les langues pour être compris de tous, saurons nous changer nos pratiques après la maîtrise du coronavirus ?

François Cassingena-Tréverdy prêtre bénédictin, moine de St. Martin de Ligugé vient de rédiger une réflexion sur : « Repenser l’Eucharistie au moment où la messe revient ».

Cliquez ici pour prendre connaissance de son texte : 2020 05 23 Eucharistie Cassingena-Treverdy .

Il conclut ainsi :

« Nos églises vont ouvrir à nouveau leurs portes à tous ceux dont nous serons si heureux de revoir le visage et d’entendre la voix au terme de ces longues semaines de séparation. Fais-moi entendre ta voix, car ta voix est douce et ton visage est beau (Ct 2, 14), dit le Seigneur à son Peuple, dit la Parole de Dieu au Peuple de Dieu. Nos églises vont ouvrir bientôt leurs portes : il est temps d’y faire encore un peu de ménage. De nous mettre au clair, surtout, quant à la conception que nous nous faisons de leur finalité, c’est-à-dire de l’Eucharistie que nous y célébrons. Nos églises vont-elles ouvrir seulement pour un entre-soi confortable, pour des cérémonies où le rituel distrait du spirituel, pour la répétition de fadaises et de boniments infantiles, pour l’appel racoleur et tapageur à des émotions fugitives, pour l’entretien exténué et morose de la consommation religieuse ? Ou bien vont-elles s’ouvrir pour un questionnement et un approfondissement de nos énoncés traditionnels, pour une interprétation savoureuse de la Parole de Dieu loin de toute réduction moralisante, pour une ouverture efficace aux détresses sociales, pour une perméabilité réelle aux inquiétudes, aux doutes, aux débats des hommes et des femmes de ce temps, en un mot pour la révolution eucharistique ? Si le temps de confinement et de suspension du « culte  » public nous a permis de prendre la mesure de la distance qui sépare les deux extrêmes de cette alternative, autrement dit du pas que le Seigneur de l’histoire attend de nous, alors, pour parler comme le bon roi Henri, le bénéfice que nous avons retiré valait bien quelques messes… en moins. »

 

 

Faisons part nous aussi de nos réflexions de confinés et échangeons.

En raison des aléas et des contraintes imposées par la protection sanitaire il est difficile d’envisager un partage eucharistique au 110 rue de Vaugirard en juin.
Bonne fête de Pentecôte.
Donnez de vos nouvelles et à bientôt.

Communauté de St. Bernard de Montparnasse.

G. Marin

Dimanche 8 mars 2020 – 2ème dimanche de carême

Avr 03, 20
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Messe anticipée du samedi célébrée au 110 rue de Vaugirard

Textes du dimanche  (cliquer pour voir les textes bibliques de ce dimanche)

Texte de méditation

« Celui-ci est mon Fils bien aimé, en qui je trouve ma joie. Ecoutez-le »
Comment entendre ces paroles sans nous sentir ébranlés et appelés à vivre plus authentiquement notre baptême ? Accueillir le Fils, n’est-ce pas aussi nous reconnaître frères et sœurs les uns des autres ? Ce chemin de fraternité n’est jamais achevé. Il ouvre sur un davantage.

Anne-Marie Aitken, xavière       www.versdimanche.com

MOT D’ACCUEIL

C’est une joie de nous de nous réunir à nouveau dans cet endroit qui nous est devenu peu à peu familier. C’est une grâce.

Les textes de ce dimanche nous parlent de promesses. Belle promesse faite par Dieu à Abraham dans la Genèse. Promesse d’amour de Dieu dans la lettre de Paul à Timothée et promesse, au moment de la transfiguration, aux trois destinataires privilégiés d’une révélation de la plénitude de la personnalité de Jésus.

Consentons-nous à être, nous aussi, destinataires de ces promesses en nous mettant en chemin en ce début de carême, avec confiance.

PRIÈRE UNIVERSELLE

R/ Pour les hommes et pour les femmes, pour les enfants de la terre, ton Eglise qui t’acclame vient te confier sa prière.

-Seigneur, nous te présentons les croyants des trois religions qui reconnaissent Abraham comme leur père :   juifs, chrétiens et musulmans. Nous sommes ainsi des frères. Que cette fraternité soit vécue dans le concret de notre vivre ensemble. R/

-Seigneur, l’humanité entière est le lieu d’accomplissement de tes promesses à Abraham. Malgré les catastrophes que nous affrontons, que l’espérance en une humanité sereine demeure grâce à ton soutien. R/

Seigneur, le conflit en Syrie livre chaque jour des enfants, des femmes, des hommes à des conditions de vie infrahumaines. Que notre égoïsme ne leur refuse pas l’aide qu’ils sont en droit d’espérer. Que ta lumière transfigure ces vies défigurées. R/

La chapelle Saint Bernard a 50 ans !

Jan 30, 20
alain
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A l’occasion de ses 50 ans,

Aperçu de l’histoire de la Chapelle

Origine

La chapelle Saint-Bernard de Montparnasse a ouvert ses portes le 1er septembre 1969, premier lieu de culte ouvert dans l’enceinte d’une gare parisienne. Elle fut nommée ainsi en reconnaissance de la persévérance d’un laïc, Victor Bucaille, conseiller de Paris engagé dès 1955 dans la reconstruction de l’ensemble Maine-Montparnasse, qui se démena pendant plus de 10 années pour faire advenir cette chapelle et dont le fils Bernard était décédé quelques temps avant son achèvement.

Saint-Bernard n’avait pas pour seule mission d’être un espace chrétien d’accueil et de prière pour les gens de passage. Mgr Marty, archevêque de Paris, lui avait demandé d’être un lieu de mise en œuvre des orientations du Concile Vatican 2. Jusqu’au début des années 2000 la chapelle a eu une organisation particulière : la responsabilité en était assurée par un Conseil élu de laïcs et un « prêtre accompagnateur » nommé par l’archevêché (sur proposition de trois noms par le Conseil). Le premier prêtre accompagnateur, Bernard Feillet, a apporté une contribution décisive aux débuts de la communauté Saint Bernard dans la voie tracée par Mgr Marty., Il se trouve qu’il vient de décéder début décembre 2019, juste 50 ans après.

Un lieu d’ouverture et de créativité

Si ce lieu est devenu ce qu’il est aujourd’hui c’est essentiellement par les apports de ceux qui ont y été accueillis, avec leurs questions, leurs sensibilités, leurs recherches et leurs différences.

Saint-Bernard a accueilli des artistes – nous sommes rive gauche – qui ont contribué à la décoration de cette chapelle (en particulier Pierre de Grauw qui a sculpté son mobilier), des poètes et des musiciens qui ont favorisé la qualité dans les célébrations.

Presque chaque week-end des concerts y ont été donnés par des amateurs ou des professionnels ; des groupes tels que « Les amis de Wilhelm Fürtwangler » s’y réunissaient,

Saint-Bernard a accueilli aussi des philosophes, des théologiens, des exégètes, des écrivains ,qui ont contribué à alimenter la réflexion et la recherche de Dieu à l’épreuve de l’athéisme contemporain. Plusieurs des aumôniers ou chapelains de Saint Bernard étaient largement connus pour leurs contributions théologiques et spirituelles. De 1981 à 2012, Maurice Bellet et Jean-Marie Martin y tenaient un séminaire tous les 15 jours. Joseph Moingt, Paul Valadier, Marie Balmary, Axel Jahn, Jean-Baptiste de Foucauld, Jean-Marie Petitclerc, Sylvie Germain, Jacques Musset, pour n’en citer que quelques-uns, y ont donné des conférences. Les « Amis de Jean Sullivan » s’y sont réunis pendant des années. Récemment un texte élaboré par un groupe de travail de Saint Bernard (« Pour une évolution du langage de la foi ») a retenu l’attention de la Conférence des évêques de France.

Mais Saint Bernard a été aussi un lieu d’accueil des gens de la rue, des personnes en attente d’un train, en recherche d’un lieu pour dormir, … La chapelle a accueilli en 1975 les prostituées en révolte lorsqu’elles « ont pris la parole » et a aussi abrité une grève de la faim d’immigrés en attente de papiers officiels. Pendant plusieurs années St. Bernard a été le lieu de réunion d’un groupe « David et Jonathan », mouvement homosexuel chrétien et un groupe SNC (Solidarités nouvelles contre le chômage)

Mais surtout Saint-Bernard rassemblait des femmes et des hommes, porteurs d’interrogations sur leur foi – questionnements surgis souvent d’un engagement chrétien très fort remis en cause par des évènements personnels, professionnels ou familiaux – mais porteurs aussi d’un souci de coresponsabilité au service de la pastorale : travailleurs, chômeurs, retraités, hommes et femmes, mais aussi prêtres, religieuses ou religieux, engagés par ailleurs, mais qui appréciaient ce lieu en retrait et, en retour, qui lui apportaient un regard extérieur et aussi des contributions en matière de liturgie ou d’animation. On peut citer parmi beaucoup Charles Barrelier, Edmond Vandermeersch sj, Michel Grolleau, Xavier Lerolle, Jean-Claude Huvé sj.. En pratique il y avait le public des dimanches et des soirées qui se ressourçait dans l’amitié et la prière à la messe de 11 heures le dimanche (liturgies de style « St Bernard ») ou en soirée ou le samedi (conférences, groupes d’échanges, travail sur l’intelligence de la foi, notamment Evangile et Actualité lancé avec Gabriel Ringlet il y a 15 ans…) et le public de semaine (gens de passage, parfois de la rue, travailleurs du quartier) à qui étaient proposés accueil permanent, messes et groupes d’échanges ou de réflexion, ou simplement un lieu où se recueillir, à la frontière de l’agitation extérieure.

En 2001 les statuts de la chapelle ont été modifiés avec le diocèse pour être plus en harmonie avec l’air du temps : le prêtre n’était plus accompagnateur mais responsable en dernier ressort après avis du Conseil.

En 2013 la chapelle Saint Bernard a été désignée comme point d’attache de la communauté Sant’Egidio à Paris. Il y a donc eu à partir de ce moment deux communautés dans le cadre de la chapelle. La synergie qui avait été espérée n’a pas vraiment fonctionné. On en était dans des tentatives pour stabiliser un nouveau mode de fonctionnement multipolaire lorsqu’une nouvelle radicale est tombée en juin 2018  : la chapelle devait être fermée. D’abord pour des travaux dans la gare qui n’étaient que temporaires ; puis il s’est révélé que la chapelle ne respectait pas les normes actuelles de sécurité. De gros travaux doivent être entrepris et la réouverture n’interviendra pas avant septembre 2020 au mieux.

Alors est-ce un coup d’arrêt ou l’occasion d’un rebond ?

Sur les 50 ans passés on peut dire que le projet initial de Saint Bernard a bien fonctionné pendant 30 ans ; il a fait vivre l’esprit de Vatican 2 et il a attiré des chrétiens en recherche « d’autre chose » sur tout Paris et la banlieue Sud. Depuis 20 ans elle a plutôt essayé de survivre dans un cadre qui n’était plus porteur ; il est difficile de faire la part entre un possible désintérêt des nouvelles générations pour l’approche qui y est pratiquée et le fait que cette approche était loin des orientations de l’Eglise de Paris. La communauté St Bernard s’est très peu renouvelée, elle est vieillissante ; son rayonnement a progressivement diminué.

Pourtant l’Eglise bouge, même si on n’en perçoit encore que des signaux faibles, et l’Esprit est à l’œuvre en nous comme en d’autres ! Alors on se prend à rêver d’un nouveau projet qui ne serait pas uniquement celui de Saint Bernard mais pourrait être celui d’un réseau de plusieurs lieux dans Paris : par exemple, être une porte ouverte pour la « diaspora chrétienne » de Paris, ceux qui ne sont plus dans les églises paroissiales classiques pour des raisons très diverses, mais qui gardent une flamme de foi encore allumée en eux. Les membres de Saint Bernard, porteurs d’une expérience riche, pourraient s’investir dans la l’élaboration et la mise en œuvre d’un tel projet, qui n’implique pas, bien sûr, de renoncer aux fonctions d’accueil et d’animation locales sur le site de la gare Montparnasse.

Aumôniers ou chapelains

2013-….. _ Jérôme Thuault , avec Pierre Géry à partir de 2014 pour l’accompagnement de la communauté St Bernard
2006-2013 _ Michel Cerles
2001-2006 _ Louis Valentin
1998-2000 _ Antoine Delzant (+ 2013)
1994-1998 _ Guy Lafont
1988-1994 _ Jacques Legoédec (+ 2007)
1980-1988 _ Jean Rogues (+2018)
1977-1980 _ Marie-Jean Mossant (+1994)
1977-1977 _ Pierre Talec (+2016)
1969-1977 _ Bernard Feillet (+2019)

Coordinateurs (du plus récent au plus ancien)

  • Georges Marin
  • Maja Siemek
  • Michel Donzel
  • Jean Gauvin
  • Sylvie Coisne
  • Marie-Hélène Peyrache
  • Christian Lesrel
  • Alain Lockart
  • Paul Reynaud
  • M-Pierre Corrèze
  • Albert Juillet
  • Marie-Agnès Bourdeau
  • Jean-François Pernot
  • Michaëlle de Cock
  • Jean-Luc Maxence
  • Edith Bernard
  • Jacques Lejeune
  • Henri-Jacques Stiker

 

EVANGILE ET ACTUALITE Echos de la séance du 11 janvier 2020

Jan 29, 20
alain
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Echos de la séance du 11 janvier 2020 (cliquer sur un des titres suivants) :

Introduction

Au fil des contributions

Visages

Deuxième temps de la rencontre

Rappel sur le “Parcours Évangile et actualité”

Il se déroule sur  5 samedis matin

4 boulevard Edgar Quinet, 75014 Paris

de 9h à 13 h 30,
16 novembre 2019, 11 janvier 2020,
29 février, 28 mars 2020, 16 mai 2020.

Vous découvrirez que ce travail, soutenu par un court temps de célébration, nous conduit à un autre regard sur l’actualité d’aujourd’hui et donc sur nos frères les hommes.
Deux minutes d’intervention par personne, permettant à chacun d’exposer le fruit de sa recherche mettant en lien

  • un verset de l’évangile étudié, cette année Luc,

  • la «clé de lecture» choisie, cette année (se) libérer,

  • et le fait d’actualité que vous aurez retenu.

Au deuxième temps, un intervenant invité, avec lequel on peut ensuite échanger, éclaire un angle de la clé de lecture, à la lumière de son expérience.
La matinée se termine par un repas convivial, sorti du sac, au cours duquel les échanges se poursuivent.

Pour nous contacter :
– par mail :
chapelle-st-bernard@wanadoo.fr (objet : Evangile-actualité)
ou therese.masson@sfr.fr, ou marie-helene.peyrache@wanadoo.fr
– par téléphone (Thérèse Masson) : 06 12 93 49 92 ou 01 48 89 36 29
ou (M-Hélène Peyrache) : 01 47 07 21 73 ou 06 88 73 92 93

L’universel à l’horizon – Isaïe – Lecture biblique avec Michèle FAŸ

Jan 27, 20
alain
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Ni devin ni astrologue, le prophète est un homme qui parle pour, qui parle au nom de. Sa voix disparaît derrière le message qui lui a été confié.

Ainsi en fut-il du pasteur Isaïe/Esaïe, lui dont les lèvres brûlées par un charbon ardent, lui font s’écrier : « Me voici ! Envoie-moi ! ».

Au service de son peuple qu’il appelle inlassablement à la conversion et à la louange, il est un témoin engagé dans l’histoire de ce lointain 8ème siècle.

Nous serons soucieux d’élucider ce qui résiste : la marque du conflit entre les traditions sacerdotale et prophétique, l’identité du serviteur qui « bouge » tout au long des chapitres, la notion de peuple élu, l’interprétation sacrificielle…

Les nations païennes sont déjà au rendez-vous, et l’on pressent que l’universel est en marche : une communauté, en effet, ne peut se définir par l’exclusion ; il
n’y a pas de peuple pur-sang, de peuple qui ne se soit pas construit, enrichi d’éléments allogènes ; pas davantage il n’existe de Dieu ethnique.

Laissons le livre se dire dans les espaces qui sont les nôtres et certains versets résonner au plus intime.

Jeudi soir, de 19 h à 20 h 30
non pas à la chapelle actuellement fermée pour travaux,
mais au 4 bd Edgar Quinet, 75014 PARIS

  • 10 octobre 2019 – La parole que contempla Isaïe :  2, 1-5

  • 21 novembre – Je chante donc à mon Bien–Aimé : 5, 1-7

  • 19 décembre  – Me voici, envoie-moi : 6, 1-8

  • 16 janvier 2020 –  Un rejeton sortira du tronc de Jessé : 11, 1-9

  • 27 février – -Que fleurissent le désert et l’aride : 35, 1-10

  • 19 mars – Voici mon serviteur, je le tiens (1er chant) : 42, 1-7

  • 23 avril – Ecoutez-moi, îles (second chant) : 49, 1-6

  • 14 mai – Il m’a donné la langue de ceux qui apprennent (3ème chant) : 50, 4-9

  • 18 juin – Voici que prospérera mon serviteur (4ème chant) : 52, 13-15 ; 53, 1-12

Dimanche 19 janvier 2020

Jan 25, 20
alain
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Messe célébrée au 110 rue de Vaugirard

Textes du dimanche  (cliquer pour voir les textes bibliques de ce dimanche)

Texte de méditation

« A vous, la grâce et la paix, de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ»

Paul aux Corinthiens 1,3

         Deux hommes en viennent à se rencontrer : Jean, auprès du Jourdain, voit Jésus pour la première fois, semble-t-il (« Je ne le connaissais pas »). Son réflexe est celui que nous avons spontanément lorsqu’entre personnes bien élevées on se croise devant une porte. Chacun s’écarte devant l’autre : « Passez, je vous prie ». Même si le geste est conventionnel, voire hypocrite, il révèle une certaine conception de la vie commune. « Autrui est toujours mon maître », dit un sage de notre temps ; à lui la première place même s’il arrive derrière moi près de la porte où nous nous trouvons. Ce réflexe est celui de Jean-Baptiste : « Derrière moi vient un homme qui a sa place devant moi… ».

On est dans la vérité lorsqu’on laisse autrui passer devant soi ; ce geste permet de trouver sa propre place. C’est en tout cas ce qui se passe pour Jean. Le prédicateur qui rassemble les foules et les plonge dans l’eau a bien raison de s’effacer devant celui qui vient.

 

         Michel Jondot, prêtre du Diocèse de Nanterre (+ juin 2019)

dans le site web Dieu maintenant

PRIÈRE UNIVERSELLE

R/ Toi qui nous aimes, écoute-nous, Seigneur !

– Seigneur, nous te présentons les hommes et les femmes de toutes les religions et sur tous les continents qui cherchent la présence d’un être divin à leur écoute. Sachons les rencontrer pour avancer dans nos propres interrogations. Prions aujourd’hui avec eux.

 

R/ Toi qui nous aimes, écoute-nous, Seigneur !

– En cette Semaine de prière pour l’Unité des Chrétiens nous te présentons, Seigneur, les bâtisseurs de ponts entre les baptisés d’églises divisées. Prions aujourd’hui avec eux.

 

R/ Toi qui nous aimes, écoute-nous, Seigneur !

– Devant le grand défi posé par les migrations, que notre communauté découvre comment l’hospitalité peut devenir une chance pour les accueillis mais aussi pour ceux qui accueillent. Prions aujourd’hui avec eux, accueillis et accueillants.

R/ Toi qui nous aimes, écoute-nous, Seigneur !