Regards croisés texte/image – Jeudi 16 novembre à 19h
par Michèle Faÿ
La Présentation de Marie au Temple
selon les évangiles apocryphes, la Légende dorée
et Philippe de Champaigne (Arras, 1636)
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Selon le Protévangile de Jacques
(7, 2) Lorsque l’enfant eut trois ans, Joachim dit : « Appelons les filles des Hébreux qui sont sans tache ; qu’elles prennent chacune une lampe, et que ces lampes soient allumées, pour qu’elle ne se retourne pas en arrière et que son cœur ne soit pas retenu captif hors du Temple du Seigneur. » Elles firent ainsi jusqu’à ce qu’elles fussent montées au Temple du Seigneur. Et le prêtre la reçut et, l’ayant embrassée, il la bénit et dit : « Le Seigneur Dieu a exalté ton nom dans toutes les générations. En toi, aux derniers jours, le Seigneur manifestera la rédemption aux fils d’Israël.« (3) Et il la plaça sur le troisième degré de l’autel. Et le Seigneur fit descendre sa grâce sur elle. Et ses pieds se mirent à danser et toute la maison d’Israël l’aima.
(8, 1) Et ses parents redescendirent, admirant, louant et glorifiant Dieu, le Maître, de ce qu’elle ne s’était pas retournée vers eux. Or, Marie demeurait dans le Temple du Seigneur comme une colombe et recevait de la nourriture de la main d’un ange.
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Selon l’évangile de Pseudo-Matthieu
(4) Quand elle l’eut sevrée au bout de trois ans, Joachim et Anne sa femme allèrent au temple du Seigneur. Offrant les victimes au Seigneur, ils confièrent leur fillette Marie à la communauté des vierges qui, jour et nuit, persévéraient dans la louange de Dieu. Dès qu’elle fut placée au pied du Temple, elle monta en courant les quinze marches, sans même regarder en arrière ni réclamer ses parents à la manière habituelle des enfants. Voyant cela, tout le monde était frappé de stupeur, à tel point que même les prêtres du temple s’en étonnaient.
(5) Prière d’Anne au Seigneur des armées, remplie de réminiscences bibliques
(6, 1) Or, Marie faisait l’admiration de tous parce que, âgée de trois ans seulement, elle marchait d’un pas si ferme, et parlait si parfaitement, et s’appliquait si bien aux louanges de Dieu qu’on ne la prenait pas pour une fillette, mais pour une grande personne, et elle était ardente dans ses prières comme si elle avait déjà une trentaine d’années. Et son visage était si resplendissant qu’à peine pouvait-on y attacher le regard. Elle s’appliquait au travail de la laine, et tout ce que les femmes âgées ne pouvaient faire, c’est elle, malgré son âge tendre, qui le débrouillait. (6. 2) Voici la règle qu’elle s’était imposée : du matin jusqu’à l’heure de tierce, elle s’appliquait à la prière, de tierce à none, elle s’occupait à tisser. Puis, à partir de none, elle demeurait à nouveau en prière, jusqu’à ce qu’apparût l’ange de Dieu de la main duquel elle recevait sa nourriture (…)
(6. 3) Sans cesse, elle bénissait Dieu, et, pour ne pas être interrompue, même par un salut, dans la louange du Seigneur, chaque fois qu’on la saluait, elle, à son tour, disait en réponse : Deo gratias.
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Selon la Légende dorée (chapitre 127, intitulé Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie)